La légende des animaux
Formation à distance – Extrait #1
Tome 1 – Cours 02 – Les 60 JiaZi.
Voici un premier extrait de la formation à distance.
Il apparait dans le second cours, consacré au système des 60 JiaZi.
Pendant ce cours, nous abordons les Branches Terrestres.
Vous le savez certainement, ces dernières sont symbolisées, depuis de nombreux siècles, par les fameux animaux du zodiaque chinois.
En BaZi classique, nous ne nous préoccupons pas, ou très peu, de ces représentations zoomorphiques, en tout cas au début. Les animaux représentent plus une forme populaire de l’astrologie chinoise, qui se base souvent sur un calendrier lunaire (et non solaire comme en BaZi).
Cependant, il peut être intéressant de les aborder et de comprendre pourquoi les anciens ont associé les Branches Terrestres, qui sont complexes, à ces animaux.
Parallèlement, j’ai mis dans ce cours, la légende que l’on trouve un peu partout qui concerne la manière dont les animaux furent classés par ordre d’arrivée, dans le zodiaque.
Voici l’extrait.
La légende
Il existe une histoire populaire, qui raconte comment les 12 animaux chinois se sont retrouvés dans cet ordre. En fait, il y a plusieurs histoires, mais elles ont toutes à peu près la même trame. Je vais vous la raconter à ma manière, telle que je la transmets à mes étudiants.
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Au départ, au début des temps, le monde animal n’était pas organisé. Chacun faisait ce qu’il lui plaisait, c’était un peu le chaos, le bazar.
Deux animaux sont venus s’en plaindre auprès de l’Empereur Céleste (ou Grand Bouddha, suivant les traditions). C’était le Tigre et le Dragon. Deux animaux puissants, qui considéraient qu’ils avaient le droit au respect et que tout ce bazar ambiant n’était pas digne d’eux.
L’Empereur Céleste les écouta et donna au Tigre et au Dragon, respectivement les titres de Roi de la Terre et de Roi du Ciel. Puis, il convoqua le Cochon, pour lui donner la mission d’organiser les choses.
Le Cochon est l’animal qui jouit de la sympathie du plus grand nombre. Tous les autres animaux apprécient sa joie de vivre, sa générosité et ses conseils. L’Empereur Céleste lui demanda donc d’établir une hiérarchie au sein des animaux. Il devait définir qui devrait être le premier et qui aurait tel rôle et telle fonction.
Le Cochon se mit au travail, si on peut dire. La première décision qu’il prit, c’est de se désigner lui-même comme premier animal, puisqu’il en avait les prérogatives.
Puis, il essaya d’organiser l’ordre des autres. Le problème c’est que si le Cochon est une personnalité attachante et sympathique, cela n’en fait pas pour autant un bon organisateur, surtout à l’extérieur de son foyer. Bientôt le bazar se transforma en véritable anarchie ! Ce fut réellement le chaos, la foire d’empoigne.
L’Empereur Céleste, voyant ce résultat, convoqua à nouveau le Cochon et lui fit des remontrances. Puisqu’il avait osé se mettre lui-même à la première place, il passerait tout dernier et il lui retira ses prérogatives.
Ensuite, l’Empereur décréta qu’il y aurait une course pour déterminer l’organisation des animaux. Les 12 premiers à arriver devant lui, seront les 12 animaux qui représenteront, dans l’ordre, les mois de l’année dans le zodiaque chinois. Tous les animaux prirent donc le départ.
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Le Bœuf, qui peut être lent à démarrer, est rapide une fois lancé, et rien ne lui résiste. Il fonce droit devant et traverse sans peine tous les obstacles. Il se trouva donc en tête de course.
Le Rat, lui aussi est rapide et surtout, il se faufile partout, il est rusé et malin et il connaît les raccourcis, les passages secrets. Il se trouva donc en seconde position.
Vers la fin de la course, les deux compères arrivèrent devant une grande rivière aux eaux tumultueuses. La rivière céleste, au-delà de laquelle se trouvait la ligne d’arrivée et le palais de l’Empereur. Le Bœuf s’apprêtait à la traverser car ce n’est pas un obstacle pour lui, mais le Rat savait qu’il serait emporté par les flots dès qu’il mettrait une patte dans cette rivière. Il dit alors au Bœuf que ce serait navrant pour lui, après tous ses efforts, de perdre son classement. Si le Bœuf voulait bien le porter sur son dos, il le remercierait chaleureusement, il pourrait alors traverser sans encombre et, puisqu’il serait sur le dos du Bœuf, ce dernier serait toujours le gagnant de la course.
Le Bœuf est d’une nature généreuse et honnête, il n’y a pas de malice en lui. Il accepta donc d’aider le Rat.
Ils traversèrent tous deux ainsi la rivière, le Rat sur le dos du Bœuf.
Sur l’autre rive, se tenait le Palais Céleste avec l’Empereur dans toute sa splendeur. Le Bœuf, apercevant cela, s’inclina bien bas en signe de respect.
À ce moment-là, malencontreusement, le Rat glissa sur le dos et la tête du Bœuf et passa la ligne d’arrivée avant celui-ci. Ainsi le Rat, bien malgré lui évidemment, est le premier des animaux dans le zodiaque chinois et le Bœuf est en second.
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Ensuite vinrent les autres animaux. Le Tigre qui est rapide et puissant, mais qui est déjà Roi et donc n’avait pas le même enjeu que les autres. Le lièvre qui, chacun le sait est très véloce, mais un peu indolent. Le Dragon, l’autre Roi puissant, qui ne s’occupe guère des bas enjeux de ce monde manifeste. Le serpent qui connait lui aussi les passages les plus secrets et les raccourcis qui pallient à sa vitesse réduite. Le Cheval, très rapide, mais qui préfère plus profiter du grand air que d’être efficace. La Chèvre, qui n’est pas très organisée et pour qui la compétition n’a pas de sens. Le Singe, qui s’est certainement amusé en route à découvrir de nouvelles choses. Le Coq, plus occupé à parader et à se faire admirer qu’à être rapide. Puis le Chien et enfin le Cochon qui avait été relégué bon dernier.
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Concernant le Chien, il y a une histoire parallèle qui raconte comment il est arrivé à cette avant dernière place.
La Branche MAO est quelque fois représentée par le Chat et non le Lièvre. Au début je pensais que c’était une invention des occidentaux, attachés à leur animal de compagnie. Mais il n’en est rien. Cela vient des pays de l’Asie du sud-est. Au Laos ou au Vietnam, le lièvre est considéré comme un animal abject, lubrique et néfaste, associé au mal. Comme nous sommes au Siam, ils choisirent donc le Chat pour remplacer le Lièvre ou le Lapin.
Ils racontent qu’au début le Chat et le Chien étaient voisins et amis. Lorsqu’ils apprirent la nouvelle de la course de l’Empereur Céleste, le Chien se dit qu’il devrait se reposer avant le départ. C’est vrai que le Chien est rapide, mais il n’est pas très endurant. Il décida donc de faire une sieste et demanda à son ami le Chat de le réveiller à temps pour la course. Le Chat accepta dans un premier temps. Ensuite, il réfléchit et se dit que, tout de même, le Chien était plus rapide que lui. S’il oubliait de le réveiller, il pourrait alors prendre un peu d’avance sur cet adversaire sérieux. Toujours ça de gagné.
Le Chien se réveilla donc de lui-même et bien plus tard que prévu. Tout le monde était déjà loin. Il courut comme un fou, mais ne combla jamais son retard. Il arriva donc dernier et obtient de ce fait la place juste avant celle du Cochon.
On dit que depuis lors, le Chien et le Chat ne s’entendent pas du tout !
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Si je vous raconte ces histoires, ce n’est pas simplement parce qu’elles sont populaires et sympathiques. Il y a dans ces contes une dimension évocatrice qui va au-delà de l’anecdote. Je vous ai dit, à la fin du cours précédent, que l’approche imagée est très importante dans l’analyse BaZi. Il faut savoir se raconter et raconter des histoires, il faut savoir s’amuser. Le peuple chinois est très réaliste, pragmatique, terrien voir parfois matérialiste (surtout de nos jours). Mais les chinois sont aussi de grands enfants. Ils abordent à peu près tout de manière ludique, ils se servent d’images, de représentations et d’histoires pour exprimer le plus justement, des concepts parfois trop difficiles à expliquer avec des mots. Au-delà de la technique, le praticien BaZi doit embrasser cette approche ludique, sous peine de devenir sec et froid.
Amusez-vous avec le BaZi, c’est très important !
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