Le Yong Shen

Formation à distance – Extrait #5

Voici l’extrait N°5 de la formation à distance. Il s’agit d’une réflexion sur le Yong Shen, l’Esprit Utile.

C’est l’élément qui apporte l’équilibre au flux de la carte de naissance. En général, on entend qu’il est éminemment positif, que lorsqu’il est apporté par un pilier transitoire, il est un signe de chance et de prospérité. Mais tout n’est pas si rose, qu’on ne s’y trompe pas.

Voici deux extraits du Tome 1 de la formation. Ils sont tirés du Cours 08 sur l’équilibre et du Cours 09 sur les Da Yun et Xiao Yun.

Extrait du Cours 08

Talents et potentiel

Le Yong Shen ou l’élément pivot, comme certains l’appellent, est considéré comme éminemment positif. C’est bien le cas pour l’équilibre général. Aller dans le sens de l’Esprit Utile avec les 3 approches que nous avons vues dans ce cours nous permet de nous harmoniser et d’améliorer nos relations.

Mais cela demande des efforts considérables.

Le Yong Shen représente notre potentiel d’équilibre mais il faut l’activer et ce n’est pas toujours facile et évident.

Parallèlement, les éléments qui sont défavorables, c’est-à-dire ceux qui sont déjà en excès dans la carte, sont nos talents. Ils sont ce qui nous compose essentiellement, ils représentent nos atouts, nos forces et nos capacités. Eux demandent beaucoup moins d’effort, ils sont ce que nous savons faire, ils représentent les domaines dans lesquels nous sommes doués. Bien entendu, ils ne participent pas à notre équilibre et à notre harmonisation, mais finalement, au départ, ils sont plus représentatifs de notre individualité. Ils composent ce que nous sommes.

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Les éléments favorables sont agréables à solliciter, alors que le Yong Shen n’est pas, sur l’instant, un gage de plaisir et de bien-être.

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L’exemple que je prends en formation avec mes étudiants pour illustrer ceci et essayer de bien faire comprendre les enjeux inhérents à l’Esprit Utile est celui du régime alimentaire.

Imaginons les plaisirs de la table, la gastronomie, la bonne chère. Il est indéniable que l’expérience culinaire avec de riches plats bien élaborés est synonyme de contentement, de satisfaction et de jouissance pour la plupart d’entre nous. Surtout si nous sommes habitués à un tel régime alimentaire. Qu’on amène une belle pièce de viande grillée, des frites et de la bonne bière à celui qui ne mange que cela, on lui apportera joie et félicité. Il appréciera grandement et n’attendra pas avant de commencer ses plats avec délectation.

Cela est en correspondance avec les éléments défavorables d’une carte. Ils nous apportent plaisir et satisfaction sur le moment, nous y sommes accoutumés, c’est notre régime habituel. Cependant, cela ne nous apporte pas du tout l’équilibre et si nous abusons trop de ce régime, il est fort probable que notre santé se dégrade avec le temps.

Dans ce contexte allégorique, le Yong Shen serait un plat équilibré, élaboré principalement pour assainir le corps et apporter santé et longévité.

Si l’on place devant notre bon vivant qui aime la viande grasse, les frites et la bière, une assiette contenant des haricots verts vapeur et un morceau de poisson maigre, il risque fortement d’être déçu, voir dégoûté. S’il comprend que c’est pour son bien, il fera l’effort de manger, mais il n’en retirera pas de plaisir, pas au début en tout cas.

Cet exemple imagé illustre très bien la mise en œuvre de l’Esprit Utile et la tendance habituelle des éléments en excès. Au bout d’un certain temps, notre gros mangeur de viande commencera à apprécier son nouveau régime. D’abord il pourra y découvrir de nouvelles saveurs, il fera des expériences différentes et y trouvera une autre manière d’être satisfait. Puis il constatera par lui-même, rapidement, les bienfaits pour son corps et sa santé, venus de cette nouvelle manière de s’alimenter. L’effort se transformera en équilibre, puis l’équilibre en satisfaction. Mais encore faut-il produire l’effort au début.

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Les éléments en excès sont agréables à pratiquer, ils sont faciles et nous apportent ce qui nous semble le mieux pour nous. Nous nous y trouvons comme un poisson dans l’Eau, nous sommes dans notre élément.

Le Yong Shen représente au contraire ce que nous avons le plus de mal à réaliser, ce qui nous manque et nous avons souvent l’impression que cela est hors de notre portée, même si nous savons au fond de nous que c’est ce qu’il nous faut.

Il faut garder cela à l’esprit lorsque nous étudions l’équilibre élémentaire d’un sujet et surtout lorsque nous essayons de le conseiller. Il est bien trop facile de lui dire “fais-toi confiance !”, “exprime-toi !”, “discipline-toi !” ou “aime-toi !”. C’est bien plus difficile pour lui à mettre en œuvre.

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Les éléments défavorables ne doivent pas être diabolisés. Ce sont les talents de la personne, ils doivent être utilisés.

L’élément utile ne doit pas être sanctifié. C’est un potentiel qui doit être cultivé, avec effort.

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Prenons l’exemple d’un élément largement en excès dans une carte. Disons que le Yong Shen serait l’élément suivant. Ce dernier devra, pour sa mise en œuvre, s’appuyer sur ses Ressources, c’est-à-dire l’élément en excès. Il n’est pas question d’ignorer ou de nier le talent que celui-ci représente dans le domaine qu’incarne l’aspect qu’il signifie. Le Yong Shen doit s’appuyer dessus. Cela change complètement la manière que nous aurons de présenter l’élément utile à la personne et les pistes que nous pourrions lui proposer pour qu’il trouve plus d’harmonie.

Si nous trouvons des Productions extrêmement fortes et que la solution se place dans l’aspect Richesses, il convient d’utiliser ces expressions, cette grande créativité et cette liberté pour qu’elle serve à quelque chose. Il ne faut absolument pas conseiller à la personne de ravaler ses idées, de la mettre en veilleuse ou d’être inactive. Comment pourrait-elle faire cela puisque ces Productions en excès représentent ce qu’elle est, en grande partie ? Ce n’est pas l’équilibre que nous atteindrions ainsi, mais la frustration.

“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”, disait Antoine Lavoisier.

L’aspect Richesses représente ici les réalisations concrètes de cette créativité, la mise en œuvre avec confiance, en travaillant la maîtrise d’une matière, d’une discipline. Mais la véritable source de cette mise en équilibre se situe dans ces Productions, ces grandes capacités à être libre, éloquent, intelligent et créatif. La solution consiste justement à les mettre en avant, les faire connaître de manière utile, et non pas à les évincer.

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Le fait est que la très grande majorité d’entre nous allons naturellement vers ce que représentent nos éléments en excès. C’est normal, nous sommes forcément attirés par ce que l’on possède en plus grande quantité. Cela nous permet de bien assoir notre individualité dans ce monde manifeste. C’est particulièrement vrai dans la première moitié de notre vie. Nos talents, nos capacités nous permettent de nous orienter vers des études, des activités, un métier, dans lesquels nous sommes doués. Ce n’est qu’à partir d’un certain âge et d’une certaine expérience de la vie que nous nous orientons vers l’équilibre. Bien entendu, le plus tôt est le mieux et certains n’y arrivent pas malheureusement. Mais ne pas profiter de ses talents serait une grande erreur et source d’une immense frustration. Il est tout à fait naturel d’aller vers nos éléments en excès, puis de faire l’effort qu’ils servent réellement à quelque chose, pour nous et pour autrui. C’est là le véritable équilibre et c’est ainsi qu’il faut utiliser le Yong Shen.

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Lorsque nous observons la vie de personnes connues, en étudiant leur carte de naissance à la lumière de leur équilibre élémentaire, nous pouvons voir cette articulation entre éléments en excès et Yong Shen dans leur Destinée. La plupart d’entre elles ont connu la notoriété et la prospérité lorsqu’elles se sont immergées dans les activités incarnées par leurs éléments en excès. Elles se sont servies de leurs talents, souvent exceptionnels, elles ont finalement cultivé les aspects les plus forts de leur carte. Si on leur avait déclaré, dans ces périodes de succès, qu’il convenait pour leur équilibre de faire le contraire de ce qu’elles faisaient, elles nous auraient certainement ri au nez. Elles y sont devenues riches et connues et étaient alors libres de profiter des plus grands plaisirs. Pour reprendre l’image du régime alimentaire, elles avaient certainement devant elles, la plupart du temps, une bonne grosse pièce de viande grasse, des frites et de la bière ! Nous aurions eu l’air malin avec nos haricots verts…

Pour certaines d’entre elles, on peut dire aussi qu’elles ont cultivé l’excès et cela ne dure pas très longtemps. La Destinée de ces stars est souvent jalonnée de grosses déceptions, des problèmes relationnels et affectifs ou c’est la notoriété et la prospérité qui n’ont pas duré. S’abandonner à ses talents, sans les travailler, cultiver sans cesse l’excès, ne finit en général pas très bien.

Un petit nombre d’entre nous sommes naturellement attirés vers notre Yong Shen et faisons l’effort de le cultiver. Parmi les personnes les plus connues, certaines ont laissé des traces plus profondes que d’autres. On s’aperçoit lorsqu’on lit leur bio et qu’on observe leur carte BaZi, qu’elles ont, toute leur vie, ou à partir d’une période, œuvré dans le sens de l’équilibre à partir de leurs talents initiaux.

Lorsque nous parlons de traces profondes, il faut comprendre que ces personnes ont laissé une empreinte durable par leurs œuvres et leurs actions. Cela va bien au-delà d’une expression artistique du moment ou d’une notoriété de mode. Elles ont apporté progrès et évolution à la société dans laquelle elles vivaient, voire à l’humanité toute entière. Elles nous ont laissé un précieux patrimoine, de grandes évolutions sociales ou scientifiques. Elles ont utilisé leurs talents, en cultivant leur Yong Shen avec effort, pour elles-mêmes mais aussi pour l’intérêt du plus grand nombre.

La réussite, telle qu’on l’entend dans nos sociétés modernes, n’est donc souvent pas synonyme de Yong Shen. L’Esprit Utile mène à l’harmonie mais demande un grand travail sur soi. Le résultat, le fruit de cette voie, sera bien supérieur à une notoriété et une prospérité passagère, il sera plus durable et précieux. Il faut le cultiver à partir de nos talents, nos éléments en excès, et s’orienter sans relâche vers l’équilibre. Notre équilibre et celui qui devrait animer toutes nos relations au monde qui nous entoure.

Extrait du Cours 09

Yong Shen et Da Yun

Ce qui est enseigné généralement, d’une manière très basique, c’est que si un Da Yun apporte le Yong Shen cela préfigure une période propice durant laquelle le sujet sera porté vers la réussite et le succès. Nous l’avons vu, ce n’est pas si évident.

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Nous avons évoqué dans le cours précédent que très souvent des personnes ont atteint la notoriété et la prospérité lors de périodes dont l’influence renforçait leurs éléments en excès, notamment l’aspect Égaux. (…) Ces personnages ont été portés par leurs talents les plus forts et ont certainement, sur l’instant, considérablement apprécié cet état de fait. Souvent, ils sont malheureusement tombés dans ces excès car ils n’ont pas fait l’effort de les équilibrer pour en profiter intelligemment. Rappelons-nous l’image du régime alimentaire que nous avons utilisé.

A l’inverse, lorsque le Yong Shen est apporté par un pilier transitoire, cela ne porte pas, de prime abord, à la réussite sociale ou financière. Contrairement à ce qui est souvent déclaré, ce n’est pas une période propice en soi. Tout ne s’équilibre pas comme par enchantement, tout ne se remet pas en place de manière naturelle et sans que le sujet n’ait rien à faire. L’Esprit Utile demande à être cultivé, il propose… A chacun d’en disposer. La pratique qui consiste à déterminer des périodes propices est, encore une fois, une tentative d’aborder cet art d’une manière déterministe. Mais le BaZi n’est pas de cet ordre.

On ne le répétera sans doute jamais assez, les influences qui sont décodées par l’Art du BaZi sont des opportunités du Ciel et des soutiens de la Terre que nous ne choisissons pas. Mais c’est à nous de saisir ces opportunités et de nous appuyer sur ces soutiens en produisant notre effort d’Être humain.

Il est primordial de comprendre cela, de l’intégrer et de le garder à l’esprit. Sans cela nous risquons d’annoncer à une personne qui vient nous demander conseil qu’elle traverse une phase de sa vie où tout va bien aller et qu’elle est dans l’harmonie. Alors qu’en réalité, cette période qui apporte le Yong Shen est bien l’occasion de d’harmoniser mais cela demande un effort. Il y a fort à parier d’ailleurs que cette personne ne ressente pas du tout cette harmonie, bien au contraire. L’arrivée du Yong Shen s’accompagne forcément de doutes et de remises en question, notamment sur ce qui a déjà été accompli. Cela représente la plupart du temps une période très déstabilisante pour le sujet, durant laquelle il comprend qu’il doit prendre des décisions et des mesures, mais ne sait sûrement pas comment faire. Si nous lui annonçons que tout va bien dans le meilleur des mondes, cela risque de le déstabiliser encore plus.

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Il n’en demeure pas moins que le praticien se doit de rester le plus positif et le plus optimiste possible. Un Da Yun apportant le Yong Shen est justement l’occasion de l’être particulièrement.

N’annonçons donc pas que tout va bien, mais mettons en valeur que cette période est une grande occasion d’atteindre plus d’équilibre et d’harmonie. Ça c’est réellement optimiste ! Ce que nous avons vu dans le cours précédent sur la mise en œuvre du Yong Shen et les conseils et suggestions que nous pouvons présenter au consultant prend ici tout son sens. Si les influences du moment supportent cette mise en œuvre, c’est justement l’occasion de redoubler d’efforts dans ce sens car cela sera certainement plus facile et plus rapidement efficace. Concernant le Yong Shen, nous parlons d’effort et celui-ci peut être considérable, mais en de telles périodes, les résultats ne se font pas attendre. Si le sujet produit son effort et travaille sur lui, sur ses comportements, ses relations et son état d’esprit dans le bon sens, il récoltera les fruits de cet effort sans délai et avant d’atteindre un hypothétique niveau d’effort minimum. Dans ces périodes, si le Yong Shen est réellement cultivé, il produira immédiatement des résultats harmonieux et le sujet sera doublement motivé pour continuer dans le sens de l’équilibre, avec de moins en moins cette impression d’effort.

Lorsqu’une personne dans une telle situation vient nous voir, souvent perdue ou déstabilisée, annonçons-lui que ces sentiments sont normaux puisque de grands changements positifs sont possibles. Il y a lieu d’être très optimiste pour l’avenir car l’harmonie n’est pas loin. Expliquons-lui que c’est largement à sa portée et qu’il n’appartient qu’à elle de saisir cette opportunité. Dans l’échange et l’empathie, examinons avec elle les possibilités d’actions à mener, les domaines d’application dans lesquels elles pourront être mises en œuvre et les états d’esprit à cultiver.

Ensuite, c’est à elle de travailler.