La synchronicité

Voici une réflexion sur le concept de synchronicité. Cette superbe idée de C. G. JUNG est maintenant servie à toutes les sauces et, notamment dans l’Art du BaZi, fait souvent office d’excuse à un manque de rigueur flagrant. Extrait (non officiel) de la formation à distance, Tome 1, Cours 03 sur le montage de la carte de naissance.

Vous avez dit “synchronicité” ? Justement, j’y pensais à l’instant !

Une synchronicité est une coïncidence porteuse de sens.

C’est une apparition simultanée d’une pensée (sentiment ou émotion) et d’un événement extérieur factuel, sans lien de causalité entre eux, qui nous porte dans un état particulier. C’est une sorte d’ouverture, où certaines de nos barrières mentales et psychologiques tombent, ce qui nous permet finalement de voir plus loin ou différemment de nos schémas habituels.

Le concept fut “inventé” par le psychanalyste C. G. Yung au début du 20ème siècle.

Depuis, et particulièrement de nos jours, l’idée de synchronicité sert à qualifier nombre d’intuitions, de ressentis, en fonction des événements extérieurs, et qui sont autant de “signes” qui ne demandent qu’à être interprétés.

Si vous pensez à un ami, et qu’il vous téléphone à ce moment-là, c’est une synchronicité.

Si quelqu’un vous parle d’un sujet et que le soir même il est évoqué au journal télévisé, c’est une synchronicité.

Il convient d’être attentif. Cela doit s’interpréter. 

Mais le fait est que l’ami auquel vous pensiez vous avait peut-être dit qu’il vous appellerait ce jour-là, et que ça vous a amené à y penser, justement à cause de cela.

La personne qui vous a parlé du sujet qui fut évoqué justement au journal de 20h ce soir-là, avait déjà peut-être eu l’information dans la journée et vous non. C’est tout à fait possible.

Donc oui, il convient d’être attentif, justement.

Le concept de synchronicité est important et éminemment intéressant, mais il faut rester vigilant et ne pas voir des synchronicités partout !

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Ceux qui refusent de revenir à l’heure solaire locale en BaZi nous parlent souvent de cette fameuse synchronicité. Cela n’a pourtant rien à voir si on y réfléchit un tant soit peu.

Nous savons que pour les Taoïstes, l’instant d’un acte, d’une action, est important. C’est particulièrement vrai pour les arts de la Divination (Bo).

Dans la pratique du Wen Wang Gua, par exemple, appelé le Yi Jing Taoïste ou “la Divination du Roi Wen par le Yi Jing”, le jour et même le mois où vous effectuez le tirage sont importants. Il faut prendre en compte le pilier du jour et le Tronc Céleste du mois, afin d’apprécier la force de chacun des éléments représentés par les lignes de l’hexagramme. Pourtant, la question posée n’a en général strictement aucun lien avec l’instant où vous procédez au tirage. Mais cet instant, ce moment où vous interrogez l’oracle, devient primordial pour l’interprétation.
C’est un type de synchronicité et il faut absolument la prendre en compte dans cette divination.

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En Qi Men Dun Jia, l’art de la guerre, on dresse une carte sur la base du Luo Shu, le carré “magique” de 9 cases. Cette carte est montée en fonction des 4 piliers de l’instant auquel on pose la question sur la problématique que l’on veut éclaircir. Si quelqu’un me pose une question sur une situation future dans laquelle elle va se retrouver, je dois dresser la carte de l’instant où elle m’a posé la question ou l’instant où j’ai décidé de faire ce montage. Ce n’est donc pas la carte de la date de la situation analysée que je prends en compte mais celle du moment de l’analyse. C’est un autre type de synchronicité.

En divination chinoise, l’instant où je consulte l’oracle pour qu’il me donne une photographie de la situation future est très important. La notion de synchronicité prend alors tout son sens.

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Mais l’Art du BaZi n’est pas, encore une fois, un art de la Divination (Bo), mais un art de la Destinée (Ming). Ce que l’on fait, c’est décoder les influences de l’instant précis de la naissance d’un individu. Si ce dernier nous demande d’observer une situation future, nous regarderons les influences élémentaires de la date de cette situation (période décennale, année, mois, jour et heure si nécessaire), et nous les comparerons avec la carte de naissance de cet individu. Nous évaluerons alors comment ces influences futures risquent d’impacter la Destinée de la personne par leurs interactions élémentaires. Nous avons donc l’instant de la naissance et l’instant de la situation mais nous ne prenons pas en compte l’instant du questionnement ni celui de l’analyse. Aucun type de synchronicité n’entre en jeu.

C’est encore plus vrai lorsque cela ne concerne que le montage du thème de la personne. Dire que peu importe l’heure solaire locale, ce qui compte est la synchronicité, n’a aucun sens. Ou alors, si c’est la synchronicité qui est la plus importante, je n’ai qu’à monter le thème de la personne en fonction du moment où je pense à elle. Je pense à mon ami à ce moment-là, donc je monte les 4 piliers de ce moment, et cela représentera sa personnalité et sa Destinée. C’est stupide non ?

On m’a déclaré que peu importe l’heure solaire locale, à partir du moment où tu as un protocole et que tu ressens la synchronicité, tu peux interpréter.

D’accord, donc, au risque d’aller trop loin, disons que si je coupe une carotte en 12 rondelles et que je les jette par terre avec un geste particulier, j’ai un protocole, donc je peux interpréter ? J’ai pensé à mon ami à ce moment-là, j’ai donc jeté immédiatement mes 12 rondelles de carotte, et voici son thème grâce au principe de synchronicité et de protocole. Présenté comme cela, ça parait fou – même si on peut concevoir, qu’avec quelques siècles de pratique et d’expérience, “l’oracle de la carotte” pourrait avoir une certaine valeur :-).
J’exagère bien entendu, mais si on pousse un peu la soi-disant logique de ces approches on arrive à des aberrations.

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En BaZi, la synchronicité n’a tout simplement pas lieu d’être.

C’est la synchronisation qui est importante.

L’Art chinois des 8 mots n’est pas une divination, c’est une chronomancie.